[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Titre: À la poursuite d'Octobre Rouge
Titre original: The Hunt for Red October
Sortie: 1990
Réalisation: John McTiernan
Scénario: Larry Ferguson et Donald Stewart, d'après le roman "Octobre Rouge" de Tom Clancy
Acteurs principaux: Sean Connery (commandant Marko Ramius), Alec Baldwin (Jack Ryan), Sam Neill (commandant Vassili Borodine), Scott Glenn (commandant Bart Mancuso)
Pays: USA
Genre: Aventure-Action
Durée: 135 minutes - 2h15
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Synopsis: 1984. Équipé d'un nouveau système de propulsion silencieux appelé « la chenille » qui le rend indétectable, le sous-marin Octobre Rouge est le fleuron de la marine soviétique. Les premiers essais sont confiés au commandant Marko Ramius, un vétéran aux états de service irréprochables. Mais ce dernier, qui a compris que cet engin est une arme de première frappe, désobéit aux ordres et met le cap sur les États-Unis, afin de passer à l'ouest. L'État-major soviétique est informé de ses intentions par une lettre que le commandant Ramius a postée avant son départ, afin de s'interdire à lui-même tout retour en arrière. Les Soviétiques vont tout faire pour l'empêcher de livrer le sous-marin aux États-Unis, y compris annoncer aux Américains que Ramius, dans une crise de folie, veut les attaquer. Les Américains seront-ils assez intelligents pour comprendre ses intentions ? Ou agiront-ils en « cow-boys » ? En attendant, les marines soviétique et américaine sont toutes deux sur le pied de guerre…
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Les films portant sur l'univers des sous-marins ne sont pas légion. Je n'en ai moi-même vu que un ou deux. J'ai retenu celui-ci pour plusieurs raisons. Tout d'abord j'ai particulièrement apprécié l'ambiance dans laquelle nous sommes plongés tout au long du film: sombre, froide, silencieuse... et presque oppressante. On pourrait pour le coup imaginer ce que peuvent ressentir les sous-mariniers, enfermés dans un gigantesque submersible, plongeant à des centaines de mètres dans les profondeurs obscures de l'océan, avançant lentement à l'aveugle, à l'aide de calcul, données techniques et échos sonar. Et le tout en silence, seulement troublé par l'arrivée lente et progressive de la mort sous forme de torpilles que l'on a le temps de voir venir sans parfois pouvoir l'éviter... sauf à coup de manœuvres habiles, de feintes, de coup de bluff.
Car c'est le deuxième point que j'ai apprécié dans ce film: l'aspect stratégique et tactique employés par les deux camps américain et soviétique chacun évoluant dans une gigantesque partie d'échec à l'échelle mondiale, chacun ayant l'autre dans le viseur mais aucun ne voulant se risquer à attaquer le premier par peur de déclencher un conflit. Un comportement typique de la guerre froide et parfaitement illustré par le jeu des acteurs. Les ruses, calculs employées pour déjouer les plans ou attaques de l'adversaire, tant au niveau politique qu'au niveau militaire, sont très bien retranscrites.
Le dernier point que je ressortirai de l'oeuvre et le suspens omniprésent, que ce soit dans les lentes manœuvres pour contourner les obstacles ennemis, mais aussi dans la partie délicates à laquelle sont confrontés Américains et Soviétiques pour tenter de récupérer ensemble un sous-marin silencieux, indétectable au sonar, menace invisible dont on ne connait les véritables intentions. Menace-t-il réellement les Etat-Unis comme l'affirme les Russes ou veut-il "passer à l'Ouest" comme le soutient Ryan, expert de la CIA? Faut-il le torpiller ou négocier? Et en donnera-t-il l'occasion? Un chassé-croisé qui m'a particulièrement plu, où Russes et Américains sont obligés de s'entraider tout en se concurrençant dans le plus grand secret, se font face sans pouvoir s'affronter réellement. Un vrai casse-tête diplomatique et militaire n'est-il pas
?
En résumé "À la poursuite d'Octobre Rouge" s'adresse plus aux amateurs d'échec et de stratégie, plus qu'aux amateurs de film d'action. Car malgré le genre auquel il appartient, les scènes d'actions sont très peu nombreuses, donc ne vous attendez pas à ce que ça pète ou que ça se fighte dans tous les coins, bien au contraire. C'est aussi cette quasi absence d'action que j'apprécie dans ce film et qui nous change un peu du style habituel.
Finalement l'esprit du film est très bien décrit par cette citation du commandant Ramius:
Cela me rappelle l'époque glorieuse des Spoutnik et de Youri Gagarine où le monde tremblait devant le rugissement de nos fusées. Cette fois encore il tremblera... devant notre silence.