Il était une fois, une jeune femme assise sur un banc au centre d'un village. Cette femme contemplait un spectacle particulier devant elle, laissant échapper quelques larmes parfois.
« Maman, maman ! »
Elle releva la tête, pleine d'espoir, mais ses illusions se dissipèrent lorsqu'elle vit une autre femme prendre un enfant dans ses bras. Le vide était l'expression qui lui convenait le mieux.
Un cœur vide de vie, vide d'amour, vide d'espoir, vide de tout.
Plus que désespérée, son âme brisée pria les dieux. Un seul et unique souhait.
Un bonheur particulier.
Une mère fût attirée par un de ses enfants, laissant son bébé seul quelques instants, sur un banc. La jeune femme le regarda. Elle n'hésita plus; elle se leva et emporta le nourrisson avec elle.
Pourquoi le malheur s'abattit sur elle et lui fit perdre l'unique enfant qu'elle avait eu ?
Est-ce un crime de vouloir être mère ?
Est-ce un crime de vouloir donner de l'amour ?
Est-ce un crime de vouloir en recevoir ?
Peut-on vraiment blâmer quelqu'un d'aussi malheureux ?
Même si un nouveau sourire illuminait désormais son visage si vide, la jeune femme avait pleinement conscience que ce bonheur là était volé. Qu'elle faisait subir la souffrance qu'elle endurait à une autre.
Qu'elle ne le méritait pas.
Un jour, on frappa à sa porte. Elle alla ouvrir et constata que c'était une grande renarde. La protectrice des mères et des enfants, Hayet. La jeune femme ne réagit pas, elle savait qu'elle venait pour l'enfant. Elle ne protesta pas non plus, elle savait que c'était un crime.
Hayet récupéra l'enfant, et s'en alla le rendre à sa vraie mère.
Inutile de punir cette femme, lui reprendre encore un enfant était une punition en elle-même.
Ce n'est qu'un an plus tard, jour pour jour, qu'on frappa à nouveau à sa porte. Lorsqu'elle l'ouvrit, elle y découvrit un petit panier à ses pieds et une petite lettre.
« Un fils qui cherche une mère. »
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Un des nombreux contes d'Hayet la renarde.
On aspire tous à quelque chose.
Pour celles qui ont un enfant,
Pour celles qui ont perdu un enfant,
Pour celles qui veulent un enfant.