La chute de l'empire

  En cette nuit d'été 1818, la ville d'Imperya, capitale nexienne, semblait être animée par un certain enthousiasme, les rues étroites, remplies de commerces et de toutes sortes de souks étaient noires de monde, les marchés aux couleurs et étales variés fleurissaient et les passants qui s'accumulaient par centaines dans ces voies pourtant assez minces, étaient tous d'humeur festive, au dessus d'eux, des lampions aux lumières rouges et jaunes, couleurs de l'étendard, qui étaient installés par des sortes de fils reliant les bâtiments, brillaient de touts leurs éclats.

  Sur le port, une magnifique fête était donnée, des galions arrimés sortaient de magnifiques feux d'artifices qui explosaient pile devant la lune ronde et brillante. Les spectateurs ne pouvaient qu'être impressionnés face à cet événement, certains avaient même peur de ces flammes, des barrières étaient spécialement placées sur les quais afin d'éviter tout accident.

  Le palais lui non plus ne dérogeait pas à la règle, du haut de la montagne qui avoisinait la ville, dominant la cité, le domicile impérial organisait un bal. Tout était prévu pour rendre cette soirée parfaite, des lustres luxueux aux décorations superflues mais d'une beauté qui n'était plus à prouver jusqu'aux invités de marques, la fête devait surement être une des plus fastueuses données jusque à maintenant.

  Pourquoi tant de joie à ce moment là ? La réponse est simple, les nexiens fêtaient les vingt ans de leur libération face aux esclavagistes occidentaux et depuis, il faut dire que le pays se portait bien. A le tête du pays, un empereur charismatique sans être tyrannique mais qui restait tout de même un enfant de rue régnait, sa vulgarité et sa franchise séduisaient ou révoltaient les gens, pour modérer le tout, une impératrice qui elle, faisait l'unanimité par son humanité et sa bienfaisance l'accompagnait dans ses fonctions ou prenait la régence en cas de guerre.

  Ce-jour là ils étaient naturellement conviés au bal mais aucun des deux ne dansait, le monarque semblait s'ennuyer comme un rat mort, les "trucs de bourges" ce n'est pas sa tasse de thé, Nitros IX tel qu'il était appelé par la grande majorité de la population était affalé sur son trône, grand de ses deux mètres, sur le point de s'endormir, ce géant chauve mi-noir mi-nexien ne pensait qu'à une chose, en finir avec ces ridicules cérémonies. Tant qu'à sa femme, elle s'était assise à une table et bavardait tranquillement avec d'autres dames en se plaignant constamment de ses problèmes vertébraux qui l'empêchaient de prendre part à la fête de manière active, cette petite femme d'environ un mètre cinquante cinq à la belle chevelure noire bouclée et au nez droit devenu légendaire se montrait un peu plus sympathique que son homme, elle essayait de donner une bonne image d'elle et de l'empire auprès des invités étrangers mais vu le comportement nonchalant de son mari, ce n'était pas joué d'avance, il faut dire qu'au bout d'un moment, cette fainéantise et ce manque de complaisance dont faisait preuve le monarque finissait par l'agacer, d'un coup, elle interrompu la conversation qu'elle entretenait alors avec ses amies, pris sa canne qui l'aidait à marcher depuis qu'elle souffrait de problèmes dorsaux et se dirigea en boitillant vers Nitros.